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 De nouvelles règles ravivent le débat sur les pesticides

L’utilisation de pesticides dans l’agriculture sera soumise à des règles plus contraignantes. Le Conseil fédéral a adopté une série de mesures.

La Chambre fribourgeoise d’agriculture et le canton contestent plusieurs de ces points, communiqués la semaine dernière.

Les organisations de défense de la nature sont, elles, satisfaites de ces mesures qui doivent réduire les risques liés aux pesticides.

Article paru dans La Gruyère, 21 avril 2022 – Dominique Meylan

Le 13 juin 2021, après une forte mobilisation du monde agricole, deux initiatives antipesticides étaient rejetées en votation populaire. Pendant la campagne, le Conseil fédéral avait promis de revenir avec de nouvelles mesures pour une agriculture plus durable et une eau potable propre. Il l’a fait la semaine dernière en publiant une série d’ordonnances. Les réactions, positives comme négatives, ont presque immédiatement fusé.

Mais le soutien a changé de camp. La Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts (DIAF) s’est fendue d’un communiqué remettant en cause plusieurs points. L’Union des paysans fribourgeois ne cache pas son inquiétude. Perdantes en juin 2021, les organisations de défense de la nature saluent de leur côté les décisions du Conseil fédéral. Ce sont principalement deux points qui font débat (voir ci-dessous): l’exigence de prévoir au minimum 3,5% des terres assolées pour la promotion de la biodiversité et la sévérité des règles pour l’épandage d’engrais ou de lisier.

Conséquences importantes

Frédéric Ménétrey, directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture, regrette que les remarques des organisations agricoles pendant la consultation n’aient pas été davantage considérées. «Presque aucune de nos remarques n’a été reprise. Pourtant, cela aura des conséquences importantes pour l’agriculture productrice fribourgeoise», avertit-il. Directeur des Institutions, de l’agriculture et des forêts, Didier Castella déplore, lui, la méthode du Conseil fédéral: «Agir par voie d’ordonnance est un peu problématique. On travaille au coup par coup et on perd la vision globale de l’agriculture.

Promesse tenue

Tout autre son de cloche du côté de Marc Vonlanthen, président de Pro Natura Fribourg: «Le Conseil fédéral s’y était engagé avant les deux votations. Ces ordonnances sont conformes à ses promesses.» Il s’étonne d’ailleurs de la position du canton: «C’est un peu paradoxal comme prise de position. Les mesures que propose le Conseil fédéral ne sont pas très différentes de celles que le Conseil d’Etat va mettre en consultation prochainement pour sa stratégie de biodiversité.» L’objectif de réduire de 50% les risques liés aux produits phytosanitaires d’ici 2027, pour protéger les eaux et les biotopes, n’est pas contesté.

Mais pour l’Union des paysans fribourgeois, il ne faut pas faire porter tout le poids de cette réforme aux agriculteurs. «C’est un enjeu de société auquel tout le monde doit participer», estime Frédéric Ménétrey. Ces réformes auront des conséquences économiques sur les exploitations. Entre la hausse du prix de l’énergie et ces ordonnances du Conseil fédéral, les agriculteurs devraient supporter entre 6% et 10% de coûts supplémentaires cette année, selon des estimations. «Cela peut conduire à des soucis économiques», regrette Frédéric Ménétrey.

Nicole Camponovo, secrétaire régionale du WWF Fribourg, voit ces ordonnances comme un pas dans la bonne direction. Mais elle note que d’autres progrès pourraient encore être accomplis. «Il y a beaucoup de retard dans les mesures, parce qu’il n’y a pas assez de ressources au niveau des services cantonaux. Il faudrait aussi conseiller convenablement les agriculteurs, estime-t-elle. C’est vraiment un service qu’on doit pouvoir leur fournir.

Surfaces pour la biodiversité

Dès 2024, au minimum 3,5/6 des terres cultivables d’une exploitation devront être utilisées comme surface de promotion pour la biodiversité. Marc Vonlanthen, président de Pro Natura Fribourg, salue cette décision: «Augmenter les surfaces de promotion de la biodiversité va favoriser les pollinisateurs qui vont contribuer à la productivité. Il y aura aussi davantage d’oiseaux pour aider à réguler certains nuisibles. C’est un cercle vertueux.» «On a déjà 19/6 de surfaces pour la promotion de la biodiversité en Suisse, réplique Frédéric Ménétrey, directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture.

Et on devrait rajouter 3,5/6 des terres arables. La discussion aurait plutôt dû porter sur la manière d’optimiser ces 19%. Il n’y a pas eu de débat de fond. On n’a pas évoqué la stratégie ou l’emplacement de ces surfaces.» Surveiller la qualité des surfaces dédiées à la promotion de la biodiversité serait une bonne chose, admet Nicole Camponovo, secrétaire régionale du WWF Fribourg.

«Ces surfaces n’arrivent pas à atteindre les objectifs voulus. Nous ne parvenons pas à faire en sorte que les espèces fassent leur retour.» Mais elle s’étonne de l’opposition de la DIAF à cette mesure: «Les projets de routes de contournement ne provoquent pas la même réaction, alors qu’elles empiètent toutes sur des zones agricoles.»

Dépendance à l’étranger

Car pour la Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts, la diminution des surfaces cultivables (760 hectares sur les 33 500 ha de terres arables du canton) va augmenter la dépendance de la Suisse par rapport au marché international. «Le résultat paraît contre-productif.

Importer n’est pas la solution», avance le conseiller d’Etat, Didier Castella, conseiller d’Etat chargé de la DIAF. Pour prendre en compte les difficultés d’approvisionnement liées au conflit en Ukraine, le Conseil fédéral a d’ailleurs repoussé l’entrée en vigueur de cette exigence à 2024. Selon Nicole Camponovo, il existe une autre manière de favoriser l’autoapprovisionnement de la Suisse. Mais pour cela, il faudrait toucher aux habitudes alimentaires de la population, en particulier sa consommation de viande: «En Suisse, 60% des surfaces sont dédiées à la production de fourrage et 39% à des cultures pour l’alimentation humaine. Il faudrait inverser la tendance.

La juste proportion de lisier

Des règles plus contraignantes concernant les pertes d’éléments fertilisants (moins 20% d’ici 2030) et la proportion d’engrais et de lisier autorisée sur chaque surface font aussi débat. Le canton de Fribourg, avec son importante production laitière, est particulièrement concerné. Car qui dit vache, dit fumier. «Il y a le risque qu’une partie de la production bovine et laitière soit mise en difficulté», met en garde Didier Castella, conseiller d’Etat chargé des Institutions, de l’agriculture et des forêts (DIAF).

Frédéric Ménétrey, directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture, s’inquiète surtout des aspects pratiques: «Les exploitations sont mises devant le fait accompli. Le Conseil fédéral demande quelque chose, qui, d’après les études, n’est pas réalisable ou pour lequel il n’existe pas de méthode connue.» Dans un communiqué, la DIAF note que ces modifications provoqueront une augmentation de la charge administrative, tant pour les agriculteurs que pour le canton. «Pour chaque surface, il faudra évaluer combien de fumure ou quels pesticides sont épandus», prend pour exemple Didier Castella. Diminuer l’effet de serre Les organisations de protection de la nature voient, elles, d’un bon œil ces limitations.

Pour le président de Pro Natura Fribourg, Marc Vonlanthen, cette mesure se justifie totalement d’un point de vue écologique: «Les engrais ou le lisier sont une manière d’injecter de l’azote de manière concentrée dans les sols. L’azote retourne ensuite dans l’atmosphère sous forme de gaz, le protoxyde d’azote, qui contribue énormément à l’effet de serre.» Dès lors, ne pas réguler ces pratiques contribuerait «de manière dramatique» au changement climatique, selon lui. Ces apports azotés sont également néfastes pour la biodiversité, notamment pour les sols maigres comme les prairies d’alpage ou les hauts marais. Secrétaire régionale du WWF Fribourg, Nicole Camponovo reconnaît que, pour un canton qui compte beaucoup d’animaux de rente, la mesure est contraignante.

Mais elle relève aussi que ces exigences ne sont pas nouvelles. Or, les objectifs environnementaux dans le domaine agricole peinent à être atteints: «Il faut accélérer le processus et il n’y a pas mille manières de le faire. Avec des mesures volontaires, il n’y a aucune tendance à la baisse.» 

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