Edit Content

About Us

We must explain to you how all seds this mistakens idea off denouncing pleasures and praising pain was born and I will give you a completed accounts off the system and expound.

Contact Us

Edit Content

About Us

We must explain to you how all seds this mistakens idea off denouncing pleasures and praising pain was born and I will give you a completed accounts off the system and expound.

Contact Us

 Accompagnement des agriculteurs en difficulté

Sujet du 12h45 (RTS) du 29 août 2019 – photo d’illustration: La Liberté

Des mentors pour aider les paysans

Fribourg va former des conseillers spécialisés afin d’écouter et d’épauler les agriculteurs en difficulté

PATRICK CHUARD, La Liberté, 30 août 2019

Exploitations » Le canton dévoile son plan pour les paysans en détresse. Les conseillers d’Etat Didier Castella (en charge de l’Agriculture) et Anne-Claude Demierre (Santé et action sociale) en ont dévoilé les contours hier matin à l’Institut agricole de Grangeneuve. Le Conseil d’Etat a décidé de renforcer un organisme existant depuis 1999: la Cellule d’accompagnement des exploitations paysannes en difficulté (AED). Celle-ci va mettre en place «un réseau de sentinelles pour détecter les situations difficiles à un niveau précoce, explique Didier Castella. Des professionnels seront officiellement chargés de donner l’alerte. Cela peut être un vétérinaire, un contrôleur laitier ou un conseiller agricole.»

Ces «sentinelles seront formées pour identifier les problèmes», ajoute Anne-Claude Demierre. La cellule AED pourra ensuite contacter la personne concernée et, avec son accord, faire appel à des spécialistes techniques, juridiques, médicaux ou fiscaux. Parmi ces spécialistes, on trouvera un réseau de mentors, et c’est la vraie nouveauté du dispositif fribourgeois. Vous avez dit mentor? «Une sorte de coach, une personne respectée, qui a une fibre humaine très marquée, qui est capable d’écouter quelqu’un en difficulté et de l’aider, explique Didier Castella. Typiquement, cela peut être un paysan ou une paysanne à la retraite.»

Dix personnes pour aider

Ces mentors seront formés et rémunérés pour ce service. «Nous imaginons pouvoir employer une dizaine de personnes», explique Samuel Joray, responsable de l’accompagnement des exploitations paysannes à Grangeneuve. Dans le canton de Vaud, le pasteur Pierre-André Schütz intervenait seul jusqu’à l’an dernier; il a été remplacé par deux pasteurs à mi-temps. «Nous nous sommes entretenus avec le pasteur Schütz et il nous a dit à quel point ce travail était pesant sur les épaules d’une seule personne, dit Pascal Toffel, directeur de Grangeneuve. C’est pour cela que nous allons mettre en place un réseau d’intervenants.» Les formations et les intervenants supplémentaires seront financés par une hausse du budget de la cellule AED, qui passera de 15 000 à 60 000 francs en 2020.

Causes multiples

Ce dispositif est conforme aux recommandations d’une étude menée par l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel l’an dernier. Basée sur des entretiens avec des paysans fribourgeois, elle a permis de cerner les causes d’un malaise (LL du 31 juillet). «Les paysans en détresse ne constituent bien sûr pas la majorité, mais il peut y avoir de multiples causes à un mal-être dans la profession», observe Samuel Joray.

Les 26 cas annoncés à la cellule AED depuis le début de l’année font état de difficultés liées à des maladies, à des conflits familiaux, des problèmes dans les cultures, à l’isolement et parfois à des addictions. «Je pense à la situation concrète d’un agriculteur fragilisé par son divorce et qui souffrait de douleurs aux articulations. Il ne faisait plus d’administration, les factures s’accumulaient. Il était taxé d’office et ne touchait plus ses paiements directs», indique Samuel Joray. Dans un tel cas, l’intervention de la cellule AED permet de sauver l’exploitation avant qu’il ne soit trop tard.

Beaucoup d’entreprises et d’individus connaissent des difficultés dans l’économie actuelle. Pourquoi se pencher spécialement au chevet des agriculteurs? «La profession génère du stress à cause de l’évolution rapide du métier. Les agriculteurs sont incités à investir pour leur production sans garantie d’avenir», souligne Didier Castella. Les agriculteurs ont souvent l’impression d’être incompris. «Nous allons aussi renforcer la valorisation des paysans en encourageant encore plus les visites d’exploitations et la vente de produits», ajoute Anne-Claude Demierre.

**/;